sentimental memories
leanne and ruben

« You’ll need to calm down, Balaur », elle dit au cornelongue, comme si elle avait une quelconque influence sur ses agissements. Elle oublie souvent qu’ils ne sont pas humains – qu’ils ne sont pas comme elle – et qu’ils se fichent bien de savoir si leurs gestes sont doux ou, comme ce matin, agressifs. Elle soupire en lui tendant le morceau de viande qu’il attrape, bien sûr, en une seule bouchée. Si elle aurait aimé le calmer d’une autre façon, elle n’a plus d’espoir, Leanne. Les dragons sont des bêtes féroces et il serait temps qu’elle admette qu’elle ne pourra pas les changer. « Leanne, need help here. » Rapidement, elle délaisse le dragon roumain et se précipite vers Arthur, son maître de stage en difficulté avec un suédois à museau court. Le dragon est agité, comme souvent, mais c’est pourtant celui que l’ancienne lionne préfère. D’une couleur bleutée, il lui rappelle les reflets du lac entourant Poudlard. « Grimpe lui dessus, » lui ordonne Arthur et, sans hésitation aucune, Leanne saute sur les flancs du dragon, avide de liberté. D’un geste, le vieil homme le libère et regarder s’envoler ensemble la créature accompagnée de la future dresseuse. Il sait qu’ils n’iront pas bien loin, que le suédois a simplement besoin de se dégourdir les ailes. Il sait surtout que Leanne, autant que les créatures qu’il tente tant bien que mal d’élever, a besoin de se sentir libre. Il n’est pas surpris quand il l’entend rugir de plaisir, à plus d’une centaine de mètres du sol, sa voix résonnant dans les airs, comme sur terre. Et elle est heureuse, Leanne, là-haut, accrochée à celui qu’elle a nommé Apala. « Make me dream », elle murmure au dragon, alors que celui-ci virevolte et survole la réserve des créatures magiques, comme s’il souhaitait montrer à ses camarades qu’il était le seul à pouvoir jouir d’une telle liberté. Quinze minutes s’écoulent ainsi, dans les airs, quand le sifflement de leur maître les ramène à la raison, et sur terre. « Y a quelqu’un pour toi, » lui dit Arthur, lui tendant la main pour l’aider à descendre. Elle fronce les sourcils et regarde dans la direction qu’il lui montre. Son visage s’éclaire dès qu’elle reconnaît celui qui l’attend, là-bas, protégé par les clôtures qui entourent les dragons. Enfin. Sans un regard en arrière, elle s’élance vers lui, ouvre rapidement la barrière et saute dans ses bras, en hurlant (sinon, bien sûr, il aurait pu douter qu’il s’agissait bien là de Leanne),« RUUUUUBEEEEN. » Et là, contre lui, entre odeur familière et souvenir d’adolescence, elle redevient elle. L’étreinte dure quelques minutes, car elle refuse de le lâcher, cet ami qui a tant manqué à son âme. Quand elle se recule finalement, elle ne prend pas la peine de cacher ces cicatrices qui décorent à présent ses bras. Souvenirs de griffures, entre autres, offertes par les dragons, qui la peinent aujourd’hui mais qui feront sa fierté un jour. « J’suis trop contente qu’tu sois là ! », sautille devant, s’accroche à nouveau à son cou pour l’embrasser bruyamment sur la joue. Oh, brother. Elle attendait sa visite, elle savait qu’il arriverait, et, pourtant, elle est comme une enfant à qui l’on vient d’offrir la surprise de sa vie. Ses amis lui manquent, leur quotidien à l’école lui manque terriblement. Se retrouver tous les jours, ne jamais être trop loin l’un de l’autre. En quelques mois, tout avait changé et la brutalité qui avait accompagné ces changements avait grandement perturbé Leanne. « Comment tu vas ? Faut que tu m’racontes tout c’que t’as fait ces derniers mois ! J’vais t’faire visiter l’élevage ! Et t’as vu Katie dernièr’ment ? » Elle parle trop, comme toujours, se laisse envahir par ses émotions, bulles d’excitation et de bonheur. Elle l’entraîne par la main pour lui montrer les premiers dragons qui se dressent devant eux. « Ceux-là sont plutôt gentils », si tant est que cet adjectif puisse être attribué à une telle créature. Tous deux les observent un instant en silence, puis Leanne se tourne vers Ruben, « damn, tu m’as manqué. » Et derrière cette marque d’affection, ce regard noisette triste, ce cœur brisé par tant de maladresses, un seul aveu : et je ne pensais pas que ce serait aussi dur.

sentimental memories
leanne and ruben

Son regard parcourt les airs, la cime des hauts arbres qui le surplombe jusqu'aux nuages où il semble apercevoir des ombres joueuses de son imagination, Ruben a son fidèle sourire sur les lèvres et l'esprit créatif en train de créer de nouvelles histoires par les simples détails qui l'environnent. De cette odeur légère de souffre qui ne faisait qu'augmenter pour se préciser en un rien de brûlé, par la couleur particulière de la végétation habituée à la chaleur des flammes les chatouillant quelques fois, il y avait beaucoup de terre, du cuir, du bois, des hommes aux carrures développées, des femmes avec de longues tresses et parfois quelques cicatrices. Et l'anglais n'en revenait pas qu'il s'agisse du lieu où évoluait son amie, jusqu'à ce moment où le bleu de ses yeux captura une envolée grandiose avec son si petit gabarit en comparaison sur le dos d'un dragon. Impressionné, son cœur s'emballe, à la fois d'excitation de revoir pour la première fois Leanne mais aussi d'une tendresse particulière de pouvoir l'observer dans son élément et surtout si heureuse. Son sourire se fait alors plus grand encore quand la blonde lui saute dans les bras une fois qu'elle eut remis pied à terre. Ruben eut alors tout juste le temps d'admirer son visage s'éclairer que la tornade blonde était avec lui et qu'il la maintenait contre lui afin de la maintenir au dessus du sol. De ces câlins dont ils avaient le secret tous les deux, le hurlement de son prénom à son oreille qui lui avait tant manqué. La blonde toujours dans ses bras – car incapable de la relâcher – Ruben recule légèrement la tête et la toise d'un regard à la fois tendre et enjoué, le sourire amusé. « t'es toujours aussi folle toi, hein ? » et ce n'était en rien un reproche mais bien une demande dont il connaissait déjà la réponse et l'espérait positive, remarquant qu'elle restait la Leanne qu'il connaissait de toujours malgré ces cicatrices que son regard couvre d'un léger froncement de sourcil. « Si Katie voyait ça.. » il ne payait pas cher de la peau de la blonde, mais bien évidemment, elle le savait. « Ca fait du bien de te voir Leanne. » il était sincère et en la regardant sautiller, son sourire s'agrandit un peu plus encore. Déjà le manque se remplaçait par la puissance du lien qui les unissait et il savait, Ruben, qu'il avait bien fait de tout décaler dans son planning pour s'offrir ces quelques jours avec Leanne. Entraîné par la main jusqu'aux enclos, il tente maladroitement de répondre à la flopée de questions. « Ca va, ça va, je- ouais , pas d'soucis ! Non je l'ai pas encore revue. » et son regard se posa à la hauteur de ces créatures qui se dressaient devant lui, plutôt impressionné tandis qu'il avait l'habitude d'être le plus grand de la pièce, un léger rire nerveux se perdit sur ses lèvres. « je savais que c'était ta passion mais te voir en chevaucher un tout à l'heure c'était juste génial. » lui confie alors Ruben avant de la regarder à son aveu, un sourire se tissant. Sa main se releva alors et s’appesantit sur son épaule afin de l'amener contre lui et il l'enlaça à nouveau, sans vouloir s'en empêcher parce qu'ils avaient tous les droits après tout, après tout ce temps à s'être manqués. « pas plus que toi tu m'as manqué p'tit dragon. » un bref rire s'entendit derrière ses lèvres au moment de la voir réagir à son nouveau surnom. « quoi ? c'est parce que tu chevauches ces trucs énormes que j'suis pas censé dévoiler devant tout l'monde que ton surnom officiel c'est petit dragon ? » puis il réalisa alors la teneur de ses propos et l'arrêta dans son rire – ou au moins tenta t'il de le faire. « ehh, tu sais ce que je veux dire, t'as compris hein, j'voulais pas impliciter que-, fin bref voilà. » cette fois-ci, le rire lui secoue les épaules avant qu'il n'ancre pour de bon son regard au sien, d'une intensité affective qui montrait bien combien il était heureux de la revoir. Raffermissant ses bras autour de son corps, Ruben se pencha afin de déposer un baiser sur le haut de ses cheveux. « ça va vraiment être les meilleurs trois jours possibles avec toi. »

«Folle ? » demande-t-elle innocemment, feignant l’incompréhension alors qu’elle hausse des sourcils faussement vexés. « J’ai jamais été folle, moi. » Elle joue sur les mots, Leanne – tous deux savent très bien qu’elle est, de loin, la plus exubérante de leur groupe d’amis. « Si par-là, tu veux dire que j’ai pas changé, alors non, j’suis toujours la même. » Presque, son cœur lui murmure, mais elle n’y prête aucune attention, préférant donner un coup de hanche à son ami. Son Ruben. A chaque fois qu’elle le regarde, elle se demande pourquoi il n’a pas une armée de filles ou de garçons derrière lui, prêts à tout pour obtenir une seule de ses faveurs. Beau comme un Dieu, comme aurait dit sa mère, elle était persuadée qu’il devait briser des centaines de cœur. Le sien avait été l’un des premiers, d’ailleurs, jeune fille tombée éperdument sous son charme. Sentiment non retourné, à son grand désespoir, mais elle avait appris à l’aimer comme un frère. Et si elle avait parfois exprimé son désaccord quant à ses relations de façon trop radicale, il avait su lui pardonner. « Oh ça, » elle hausse les épaules alors que leurs yeux dévisagent les griffures qui parsèment ses bras. « C’est rien, ça, c’est les risques du métier, » elle a en des dizaines mais elle a l’impression de ne les avoir pas toutes ressenties, comme si, au bout d’un moment, la douleur devenait trop familière pour qu’on la remarque encore. Tout de même, elle ajoute « si on pouvait éviter d’en parler à Katie… », laissant la phrase en suspens parce qu’elle n’a pas besoin d’en dire plus. Elle refuse que sa meilleure amie s’inquiète pour elle. Elle seule pouvait tenir ce rôle, elle seule pouvait arrêter de dormir pendant des jours pour veiller sur les siens. Mais, jamais, jamais, n’accepterait-elle qu’on fasse la même chose pour elle. Bien qu’encore essoufflée de sa folle chevauchée, elle continue de sautiller sur place et laisse à peine le temps à l’ancien Poufsouffle de répondre à sa flopée de questions. Devant l’enclos des dragons, elle se calme un instant, apaisée par la vue de ses compagnons. Elle acquiesce en silence, la sensation de liberté et d’émerveillement encore ancrée en elle. « Il n’y a rien de mieux que ça, Ruben. J’me suis jamais sentie aussi vivante que dans les airs. » A dos de dragon, elle voyait le monde d’un œil différent. Elle le laisse l’attirer contre lui, se blottissant contre son corps de géant, odeurs et gestes familiers, la ramenant à une époque qui n’est pourtant pas si éloignée. Elle glousse bêtement quand elle se voit affublée d’un nouveau surnom qui, en réalité, lui correspond parfaitement. Le rire se transforme en un sourire moqueur alors qu’il s’empêtre dans des explications et tente de se sauver, sans réellement y parvenir. « S’tu veux tout savoir, j’en ai chevauché des plus sauvages que ça. » Elle se mordille la lèvre un instant, songeant à ses conquêtes d’un soir, et à celle d’une vie. « Mais j’finis toujours par les dresser. » Et, à son tour d’éclater de rire, « enfin, tu vois quoi. » Et dans ses bras, ses yeux se ferment, baiser posé sur son front, geste d’affection qu’elle pourrait recevoir encore des dizaines et des dizaines de fois. Tout ça lui manque terriblement. Elle avait trouvé chez ses trois plus proches amis l’affection qu’elle n’avait jamais reçu à la maison et elle s’y était habituée. Ce n’est pas Arthur, aussi agréable qu’il puisse être, qui la prendra dans ses bras pour la rassurer. « Tu veux essayer ? », elle propose enfin, se reculant pour observer la réaction de Ruben. « Chevaucher un dragon, ça t’dit ? » Tellement galvanisée par cette expérience, Leanne voulait que son meilleur ami puisse comprendre ce qu’elle vivait quotidiennement. « J’serai avec toi », elle ajoute, pour le rassurer. Avec toi, comme lui-même l’avait été avec elle ces huit dernières années.

sentimental memories
leanne and ruben

Sentiment incroyable de retrouver une notion aussi familière que le fait de se sentir de retour chez soi alors qu'ils étaient à des kilomètres du Royaume-Uni, Ruben sait qu'il n'existe que grâce à elle. Leanne dont il avait l'impression avoir toujours été dans le tableau de sa vie – sans quoi celle-ci n'aurait pas eu la même saveur, pas vrai ? L'ancienne lionne qu'il entoure de ses bras un peu plus fort lorsqu'elle lui assure qu'elle n'est pas folle mais toujours la même. Et s'il n'y croit pas tant que cela Ruben, il ne dit rien. Aucun d'entre eux ne pouvaient être les mêmes qu'à leur sortie de Poudlard il y a quelques mois déjà, tant de choses avaient changé, sortis de leur quotidien cocon et pour eux deux particulièrement amenés à l'autre bout du monde – ou presque. Le changement n'était pas une tare, il espérait seulement qu'elle soit heureuse, c'était tout ce qui importait, n'est-ce pas ? Et ses ciels ne peuvent s'empêcher de contempler son sourire, sa fougue aussi qui lui avait tant manqué. Car Leanne dans toute sa splendeur et de toute sa personne lui a manqué. Il le ressentait d'autant plus fortement en la retrouvant alors que sur ses membres court une sensation aussi familière qu'agréable au simple fait de la retrouver. Ses doigts remontent au niveau de ses lèvres afin d'en imager leur fermeture lorsque la blonde lui demande d'éviter de parler de ses cicatrices à Katie et il acquiesce, comprenant qu'il y avait la variable du risque du métier à prendre en compte, ayant également confiance en Leanne et ceux autour d'elle afin de faire attention. Et de la voir parler de sa passion lui éveille le regard d'un intérêt tout particulier, captivé par la passion qui semble s'émaner d'elle, heureux qu'elle soit à la place qui était pour elle afin de se sentir ainsi. Et le rire se joint au sien lorsqu'à son tour elle le suit sur ces phrases à double sens « Je vois ouais. » il en riait lui aussi Ruben, ne pouvant pas s'empêcher de la garder encore un peu dans ses bras avant de déposer un baiser sur son front. Prêt à passer quelques jours radieux en sa compagnie mais peut-être pas à chevaucher un dragon.. Elle le prend de court Leanne, l'amenant un peu plus proche des enclos où déjà les créatures ont le don de l'impressionner mais aussi de le fasciner. Il n'est pas le lion courageux de la bande Ruben, mais il a le rôle du rêveur, celui qui cherche à vivre encore et encore, à expérimenter, à éviter le regrets et il pèse le pour et le contre l'ancien poufsouffle. « t'es sûre ? » et par là, l'était-il lui ? Un léger rire de malaise sur les lèvres, le blond frotte l'arrière de sa tête en observant les dragons non loin avant d'ancrer son regard au sien dont l'assurance parvint à le rassurer. « ok let's do this. » parce qu'il en avait vraiment envie, avec elle surtout, et qu'il savait qu'il ne s'agissait que d'une opportunité d'une fois dans une vie. Anxieux mais tentant de donner au change, Ruben suit Leanne et s'habille des protections qu'on lui offre. « je sais que c'est pour me protéger mais d'en mettre autant ça rassure pas des masses. » il en rit pourtant, preuve que ça allait tandis que bientôt les voici s'approchant de l'une des créatures. « ils sont magnifiques. » et déjà il imaginait tant d'aventures au sein de ses histoires, tant de couleurs à définir, une aventurière à la chevelure épi de blé sur leur dos. « j'pourrais en faire un livre, ils m'inspirent. » ajoute t'il, le regard glissant à l'adresse de Leanne à la fin de sa phrase. « avec toi en tant qu'héroïne principale. » un clin d'œil pour la blonde avant que ses yeux bleus ne se tournent à nouveau vers sa monture du jour. Et si on lui avait dit ce matin-même qu'il finirait par grimper sur un dragon, Ruben ne l'aurait cru à aucun instant. Pourtant le voici, accompagné de la plus jolie et aventureuse de ses amies, prêt à cocher ce rêve de gosse sur sa bucket list.

Elle se souvient comme si c’était hier de la première fois où elle avait pu monter sur un dragon et voler dans les airs. Un rêve qui se réalise, après huit années à imaginer la sensation que cela pourrait lui procurer. Sans surprise, cela n’avait rien à voir avec ce qu’elle avait pensé. C’était mieux. Dix fois, cent fois mieux. L’impression d’être seule au monde et de le dominer, en même temps. D’être reine d’un royaume qu’elle découvrait à peine. D’être libre, un oiseau qui s’envole pour la première fois et qui ne reviendra sur terre que par pure nécessité. L’impression de vivre. Pour de vrai. Enfin. Elle en avait découvert des contrées, Leanne, à dos de ses dragons favoris. Elle avait eu peur, parfois, quand ils semblaient ne plus l’écouter et n’en faire qu’à leur tête. Mais, la plupart du temps, elle vibrait en même temps que les créatures magiques qui l’accompagnaient. Elle riait aux éclats, elle oubliait tout. Et ne pensait qu’à elle. Elle et eux, ses nouveaux amis, ceux qui l’accompagneront tout au long de cette folle aventure. Mais face à elle, aujourd’hui, se trouve l’un de ses plus vieux amis, et l’un des plus chers. Elle ne lui laisse pas vraiment le choix, alors qu’elle lui tend des vêtements de protection en lui expliquant comment il doit lui porter. Elle ne le laisse pas dire non, car elle sait qu’il aimera cela autant qu’elle. Que, comme elle, il a besoin de ressentir plus de choses que ce que la terre ferme veuille bien leur donner. « C’est pour ton bien, » qu’elle lui dit en haussant les épaules alors qu’elle-même ne se pare d’aucun artifice. Elle n’a pas peur, Leanne, mais elle s’en voudrait s’il arrivait quoi que ce soit à Ruben et qu’elle ne lui avait pas prêté les genouillères et autres protections. Elle hoche la tête, partageant le compliment de Ruben, répond « aussi magnifique que leur dresseuse », ponctué d’un clin d’œil, tout en l’aidant à enfiler les mitaines. Elle sourit quand il évoque ses dessins. Elle en avait souvent été la première spectatrice, adorant passer des heures à le regarder dessiner en silence. Voir ses personnages s’animer sous ses doigts. Il avait du talent, beaucoup de talent, et elle était persuadée que son travail serait plébiscité un jour. « Oh yes, comme ça tout l’monde pourrait voir à quel point j’suis extraordinaire. » Elle jette un regard attendri vers les dragons. « C’est eux, les vrais héros, pas moi. » Prenant la main du pouffsouffle dans la sienne, elle le guide vers l’enclos où se trouve le dragon suédois sur lequel Ruben l’avait aperçu plus tôt. « C’est mon préféré. » Majestueux, ses écailles bleu argenté lui ont valu bien des malheurs. Souvent chassé pour sa peau magnifique, Arthur avait secouru ce spécimen alors qu’il avait été blessé par un sorcier avide de richesse. Malheureusement pour lui, s’il avait réussi à planter un poignard dans l’échine du dragon, il n'avait pas survécu à ses flammes vengeresses. Heureusement pour Leanne, Arthur était parvenu à le soigner et l’avait ramené en Roumanie avec lui. Et la lionne en était tombée amoureuse. Instantanément. « C’est un de cette espèce que Cédric Diggory avait combattu pendant le tournoi des trois sorciers, tu t’souviens ? » Comment pourrait-il l’oublier ? Leanne avait adoré cette épreuve, bien sûr, mais une grande partie de l’école avait été effrayée. « J’te promets qu’il est plus sympa. Je l’appelle Svedese. » Elle ne commentera pas le nom, qu’elle avait choisi italien – pur hasard ou choix inconscient, elle-même ne le sait pas. « Let’s go, pirate! » Ensemble, ils s’avancent vers le dragon mais Leanne, seule, s’approche du museau du dragon pour le rassurer, et lui murmurer à l’oreille qu’elle emmènera avec elle, cette fois, son meilleur ami. Le dragon s’incline pour les laisser grimper et une fois bien installés, Ruben à l’avant, Leanne derrière lui, la blonde crie à la créature magique, « volare, Svedese! » Et d’un seul battement d’ailes, le suédois au museau court s’élève déjà haut dans le ciel. Leanne, elle, s’agrippe à son ami, « regarde », elle lui dit, le serrant encore plus contre elle, « regarde comme le monde est beau. » Ils ne sont partis que depuis quelques minutes mais déjà le paysage change à une vitesse incroyable, et sous eux, se dressent le sommet des montagnes enneigées. Il fait froid, si haut dans les airs, mais Leanne ne frissonne pas. Elle est heureuse, heureuse de partager tout ça avec Ruben, son frère de cœur, celui qu’elle a aimé au premier regard, celui qu’elle aimera jusqu’à son dernier souffle. « On est libres, Ben, on a jamais été aussi libres qu’aujourd’hui. » Elle attrape ses mains et les relève sur les côtés, comme s’il volait lui aussi. « Enjoy, babe, this is life. » Elle le lâche et, elle aussi, redresse ses bras dans les airs, ferme les yeux et rit. God, this truly is life. Loin les souvenirs d'un père absent, loin les remontrances quotidiennes d'une mère mal aimante, loin l'abandon d'un serpent italien, loin les disputes avec katie, loin l'éloignement de ses plus proches amis. Là, à dos de dragon, avec Ruben à ses côtés, plus rien ne comptait.

sentimental memories
leanne and ruben

Il ne rate pas son regard attendri vers ses dragons et il sourit Ruben, en la voyant faire. Heureux que  son amie ait trouvé sa place et rejoint ses rêves, elle était déjà belle avant cela mais semblait resplendir en la voyant heureuse auprès d'eux. « c'est eux les vrais héros, oui. » ajouta t'il dans un sourire bienveillant en relevant son regard vers les créatures qui n'étaient pas sans l'impressionner. Le dragon aux écailles bleues et argentées fut celui que Leanne lui présenta plus particulièrement et son rythme cardiaque s’accéléra forcément devant une créature comme celle-ci, si majestueuse, si impressionnante. Son regard parcourait le détail de ses écailles, la façon dont sa musculature se présentait tandis qu'il n'avait jamais été aussi proche d'un dragon qu'en ce jour, il savait pourtant que quand bien même aurait-il eu la chance de les voir quotidiennement, il en serait resté impressionné. C'était des créatures à part et aujourd'hui, Ruben avait la chance de s'en approcher, plus encore, de monter sur son dos. « oui je me souviens. » un sourire redresse ses lippes en coin, figé face à la créature avant de réaliser l'appel de la blonde. « pirate.. pirate des airs alors ! » il se met à rire doucement, c'est un peu nerveux, il l'est totalement à dire vrai et pourtant il la suit Ruben, lui fait entièrement confiance. L'anglais l'observe s'approcher du museau du dragon avant qu'il ne s'incline et il relâche un souffle impressionné, une main balayant ses cheveux. « it's insane. » déjà, alors même qu'il n'était pas encore dessus mais dès qu'il a grimpé, ça l'est plus encore et il sent son cœur frapper fort contre son thorax. Alors il s'élève et une secousse remue son corps avant de se stabiliser, ils s'envolent vers les cieux en un claquement d’ailes et c'est impressionnant, parfait et irréel et Ruben jure que jamais il n'a connu telle sensation. Plus forte que lorsqu'il chevauche son balai, les sensations font ressortir un rire véritable prenant naissance en son plexus et faisant remonter sa boule d'anxiété, éclatant telle une fragile bulle de savon au moment de s'en libérer. Il voit tout ce que Leanne lui désigne, ce qu'elle lui présente, la cime des arbres et le sommet des hauts monts. Le froid vient glacer ses membres mais il s'accroche au moment, au dragon qui fend les airs de ses ailes puissantes tandis qu'il sent bien que tout ce qui repose sur ses épaules s'oublie, qu'il est plus léger ici dans les airs, il est libre. « WOHOOO » s'écrit-il avant de rire au moment où ils lèvent leurs mains en même temps. Elle avait raison Leanne, c'était ça aussi la vie, surtout cela. Ce lâcher prise si bon qu'il ressentait là dans les airs, en sa compagnie. Il oubliait tout pour ne se concentrer que sur l'essentiel. « c'est tellement génial Leanne. » lui dit-il encore dans les airs alors que le dragon planait désormais plus bas au dessus d'un paysage à la forêt dense, coucher de soleil au loin vers les hautes montagnes. « j'suis jaloux que tu puisses faire ça tous les jours. » lui avoue t'il en riant à nouveau, attrapant sa main pour venir lui enlacer les doigts, il approche le dos de cette dernière vers ses lèvres pour l'embrasser et la remercier à sa manière. Ils volent alors, encore et encore, il ne sait pas très bien combien de temps mais c'est si bon. Ils voient différents paysages, ont froid tout là-haut mais qu'importe, ils sentent la liberté les mener et l'aiment, la chérissent le temps qu'ils l'ont pour eux. Lorsqu'ils descendent sur la terre ferme, Ruben ressent la puissance de la créature une nouvelle fois dans ses membres au moment de la sentir s'arrêter au sol dans un mouvement qui lui fait à nouveau. accélérer le cœur Une fois à terre, il en a les jambes engourdies et les cheveux ébouriffés, surtout, un grand sourire dessine ses lèvres. « on va manger ? j't'invite. » clin d’œil pour la reine des dragons, son bras passe derrière ses épaules pour l'attirer contre lui alors qu'ils marchent en direction de la sortie des lieux. « par merlin, j'ai jamais vécu un truc pareil. » et il en rit encore légèrement, toujours époustouflé par l'expérience qu'elle venait de lui offrir. « j'comprends encore mieux pourquoi tu rentres pas toi aussi. » il ajoute Ruben, bien conscient qu'ils étaient les deux seuls à avoir quitté le Royaume-Uni si rapidement et à être attendus par leurs meilleurs amis à chaque fois, ce n'était évident pour aucun, ils avaient au moins ça en commun.